
Créé durant la période de l’embargo économique en 1993, l’Institut de formation de la banque centrale (IFBC) s’implique à fond dans la formation continue des cadres de la Banque de la République d’Haïti (BRH) ceux d’autres institutions et des jeunes universitaires depuis trois décennies. Dans un document intitulé « Le capital humain comme levier de développement, une ligne de force dans l’action de la Banque de la République d’Haïti », récemment publié, figure un bilan des activités réalisées entre 1995 et 2021 par l’IFBC qui est au cœur de la formation en capital humain à la BRH.
Les activités de l’IFBC entre 1995 et 2021 tournaient principalement autour de deux principaux programmes : le premier est le programme de renforcement des capacités de la BRH qui s’articule autour du renforcement des programmes de formation continue des employés, du recrutement direct sur le marché de compétences techniques, de l’octroi de bourses de formation à l’étranger à des cadres de la BRH et de l’octroi de bourses de formation à l’étranger à de jeunes licenciés, issus d’universités publiques ou privées, moyennant l’engagement qu’ils travaillent à la BRH à leur retour de formation. Le second est le programme des lauréats de la BRH qui vise les meilleurs étudiants des principales facultés de l’Université d’État d’Haïti (UEH), de l’Université Quisqueya (UNIQ), de l’Université Notre-Dame d’Haïti (UNDH), de l’Institut des hautes études commerciales et économiques (IHECE) et de l’École nationale supérieure de technologie (ENST) ayant complété leur 1er cycle et les employés de la BRH détenteurs d’une licence.
« De 1995 à 2021, la Banque de la République d’Haïti a octroyé 120 bourses de formation longue à l’étranger à ses cadres, réparties selon les données suivantes : 49 bourses (soit 42%) accordées dans le cadre du programme des lauréats de la BRH ; 71 bourses (soit 58%) accordées directement à des cadres de la BRH ; 88% du total des bourses finançant des programmes de second cycle », lit-on dans le document. « Les institutions universitaires fréquentées par les cadres boursiers de la BRH se trouvaient dans cinq pays. Plus de la moitié des boursiers de la BRH (soit 51.7%) ont fréquenté des universités américaines, 25% des universités canadiennes et 20.8% des universités françaises », précise le document dans lequel la BRH souligne que l’Université d’Indiana, l’Université de Rochester et l’Université de Montréal ont accueilli le plus grand nombre de boursiers des 42 institutions universitaires fréquentées par les bénéficiaires des bourses.
L’économie (25% du total des bourses), l’administration des affaires (20,8%), la finance (13,3%), l’administration publique (9,2%), les programmes liés à la technologie informatique (9,2%), les affaires publiques, la muséologie, le droit, les affaires internationales, services/gestion de construction et les mathématiques appliquées sont les 11 domaines de formation dans lesquelles les 120 bourses accordées sont reparties de 1995 à 2021.
Au sein de l’IFBC, il y a des formations de courte durée et des formations de longue durée. Les formations continues de courte durée prennent la forme de cours ou séminaires de perfectionnement, de cours de recyclage, de formation spécialisée ou de séances d’information ou de causerie. Des cadres de la banque centrale ou du secteur financier et public sont les bénéficiaires de ces formations dispensées soit par la BRH directement ou avec l’aide de certaines institutions locales ou internationales. « Entre octobre 2014 et septembre 2018, le conseil d’administration a autorisé, en moyenne par année, près de 60 formations de courte durée à l’extérieur au profit de ses cadres. » Quant aux formations de longue durée, l’IFBC a coordonné également certains de ces programmes réalisés en Haïti avec la collaboration d’organismes et d’experts internationaux. A titre d’exemple, la BRH cite, dans le document, le programme en analyse des politiques publiques baptisé « Programme de formation BRH-American Université, au bénéfice de 20 cadres haïtiens issus de la BRH et d’autres institutions nationales.
Au cours de ces six dernières années, l’IFBC a joué un rôle prépondérant dans l’intégration de la BRH dans le processus de développement économique du pays par la formation, l’information et la recherche à travers les mécanismes suivants : du financement d’institutions universitaires en Haïti, des programmes conjoints de bourses d’études et des programmes conjoints de bourses à l’entrepreneuriat. En ce qui concerne le financement d’institutions universitaires, il existe un protocole d’accord entre la Banque de la République d’Haïti et l’Université Notre-Dame d’Haïti, une convention de subvention de la BRH conclue avec la Faculté des sciences de l’UEH et une autre avec l’Université Quisqueya. Pour les programmes conjoints, la BRH souligne : le programme de bourses BRH – Groupe d’amitié Haïti-France (signé en juillet 2017, l’ambassade de France en Haïti et le Groupe d’amitié Haïti-France de la Chambre des députés de la République d’Haïti) et le programme de bourses BRH – De la rue (signé en juillet 2018, avec l’Imprimeur De la Rue), etc.
« Pour la Banque de la République d’Haïti, la question du développement du capital humain va bien au-delà de l’ouverture de l’Institution de formation de la banque Centrale et aux ressources humaines externes à l’institution. Elle tient d’une logique qui, prenant ancrage dans la création et la mise en place des activités de l’IFBC, balise tout le spectre de la réflexion pour l’action de développement », lit-on dans le document.